Le directeur de la NASA, Bill Nelson, a exprimé ses préoccupations concernant les rapports indiquant que Elon Musk, PDG de SpaceX, a eu des discussions avec le président russe Vladimir Poutine.
Lors du Sommet mondial de l’économie de Semafor le 25 octobre, Nelson a fait part de ses critiques publiques les plus fermes à ce jour envers le propriétaire de l’entreprise sur laquelle la NASA s’appuie pour le transport des équipages vers la Station spatiale internationale et le lancement de missions clés.
Lors d’une interview sur scène lors du sommet, Nelson a été interrogé sur un article du Wall Street Journal qui affirmait que Musk avait eu une série régulière de conversations avec Poutine au cours des deux dernières années, commençant après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie. L’article a confirmé ces discussions avec des responsables américains, européens et russes actuels et anciens.
Selon l’article, les discussions entre Musk et Poutine incluaient une demande de ce dernier demandant à SpaceX de ne pas activer son service Starlink sur Taiwan, alors que la Russie cherchait à obtenir le soutien de la Chine. SpaceX ne fournit pas de service Starlink à Taiwan, mais il est incertain si cette demande a eu un impact.
SpaceX a réagi à l’article en le qualifiant de « trompeur » sur les réseaux sociaux le 25 octobre. L’entreprise a souligné que Taiwan n’avait pas accordé de licence à SpaceX pour exploiter Starlink dans le pays et n’avait pas levé les restrictions de propriété étrangère. SpaceX n’a accepté aucune condition de ce type pour les marchés dans lesquels il opère, et cela n’a rien à voir avec la Russie ou la Chine.
Nelson a déclaré lors de la conférence qu’il ne savait pas si l’histoire était vraie, mais qu’elle devrait être investiguée. Il a exprimé des préoccupations quant aux multiples conversations entre Elon Musk et le président russe, soulignant que cela pourrait être inquiétant pour la NASA, le Département de la Défense et certaines agences de renseignement.
Nelson a évité de critiquer directement Musk, même après que ce dernier ait de plus en plus critiqué l’administration Biden et ait officiellement soutenu Donald Trump pour la présidentielle. Musk fait désormais campagne activement pour Trump, organisant une série de réunions publiques en Pennsylvanie, un État clé dans l’élection présidentielle.
Nelson a souligné à plusieurs reprises qu’il ne traite pas directement avec Musk au sujet de SpaceX, mais avec Gwynne Shotwell, la présidente et directrice des opérations de l’entreprise. Shotwell gère SpaceX au quotidien, mais Musk est le PDG et le plus gros actionnaire et définit la vision globale de l’entreprise.
Il a mentionné lors d’un événement en juillet qu’il parle parfois avec Musk ainsi qu’avec Jeff Bezos, le propriétaire de Blue Origin. Il a souligné que les deux comprennent l’importance de leurs activités et qu’il a confiance en ces entreprises.
Lors de l’événement Semafor, Nelson a également souligné le rôle de Shotwell chez SpaceX et a exprimé ses préoccupations concernant les conversations entre Musk et Poutine.