La Force spatiale des États-Unis se rapproche de la mise en place d’un programme de réserve commerciale visant à exploiter les ressources du secteur privé pour la sécurité nationale, et continue de peaufiner les détails avec les opérateurs de satellites et d’autres entreprises spatiales.
L’initiative, appelée Commercial Augmentation Space Reserve (CASR), permettrait à l’armée d’accéder aux actifs spatiaux commerciaux, tels que les satellites et les systèmes de communication, en cas de crises ou d’urgences.
Le programme fonctionnerait grâce à des contrats pré-négociés avec des entreprises commerciales, garantissant que le gouvernement américain ait un accès prioritaire à l’infrastructure spatiale lorsque ses propres systèmes sont sous pression. Ces contrats aideraient à garantir l’accès à des services tels que les communications par satellite ou la surveillance des débris spatiaux sans avoir besoin de chercher du soutien en cas de moment critique.
Une réserve de satellites commerciaux fournirait une sauvegarde critique alors que les forces deviennent de plus en plus dépendantes des satellites pour les opérations sur le champ de bataille. Le Pentagone et les agences de renseignement s’attendent à ce que les satellites militaires soient ciblés par des adversaires utilisant des cyberattaques ou des guerres électromagnétiques pour perturber les capacités des États-Unis.
Il est important de former ces partenariats avant qu’ils ne soient nécessaires, afin que les systèmes commerciaux soient quelque peu intégrés aux réseaux militaires. Cette préparation permettrait une transition plus fluide si des services commerciaux étaient sollicités en cas d’urgence.
Dans les mois à venir, certaines des entreprises intéressées par le CASR participeront à des exercices militaires et à des jeux de guerre axés sur les opérations spatiales, aidant à affiner la manière dont la réserve fonctionnerait dans des scénarios réels. Les premiers contrats se concentreront probablement sur les services de surveillance du domaine spatial, où des entreprises privées fournissent des outils pour surveiller les activités en orbite – suivre les satellites, les débris et les menaces potentielles. Une autre priorité est de sécuriser les services de communications par satellite pour la région Indo-Pacifique, une zone stratégique clé où l’accès à des communications spatiales fiables pourrait être crucial dans un conflit futur.
L’un des obstacles à la finalisation des accords CASR a été les préoccupations de l’industrie concernant les clauses de « denial of service ». Pour répondre à ces préoccupations, la Force spatiale envisage de lier les restrictions de refus de service à la liste des sanctions américaines. Les premiers contrats CASR ne couvriront pas tous les problèmes signalés par l’industrie, tels que le refus de service ou la compensation pour les satellites endommagés en temps de guerre. Cependant, la Force spatiale prévoit d’intégrer la première vague de membres CASR en début d’année prochaine et de continuer à affiner le programme au fur et à mesure de son déploiement.
Les comités du Congrès ont exprimé leur soutien au CASR, bien que les législateurs aient demandé des études sur la protection financière des entreprises dont les actifs pourraient être endommagés lors de conflits.
La Force spatiale adopte une approche progressive. Les premiers contrats n’incluront pas toutes les dispositions prévues, car l’armée continue de peaufiner les termes concernant les restrictions de service et la compensation des fournisseurs. Malgré ces questions en suspens, le programme devrait commencer à accepter ses premiers membres commerciaux début 2025.