mar 5 novembre 2024
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Javier Milei : Son bilan après sept mois à la tête de l’Argentine

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Javier Milei : Un bilan plutôt positifs après sept mois à la tête de l’ArgentineArrivé au pouvoir en décembre 2023 avec des promesses radicales de transformation économique, le président argentin Javier Milei présente un bilan mitigé après sept mois de mandat. Si certains indicateurs économiques montrent des signes d’amélioration, le coût social de ses réformes soulève néanmoins des inquiétudes.

Une approche économique ultra-libérale

Dès son investiture, Javier Milei a mis en œuvre une politique économique d’austérité drastique, fidèle à ses promesses de campagne. Son objectif principal : réduire l’inflation galopante et assainir les finances publiques du pays.

Des coupes budgétaires massives

Le président argentin n’a pas hésité à tailler dans les dépenses publiques de manière spectaculaire. Au premier trimestre 2024, les dépenses publiques hors service de la dette ont chuté de 28,6% en termes réels par rapport à la même période en 2023. Cette réduction sans précédent des dépenses a touché de nombreux secteurs :

  • Les retraites et pensions ont subi une baisse de 38%
  • Les dépenses de personnel dans la fonction publique ont été réduites de 28%
  • Les aides sociales ont diminué de 23%
  • Les subventions à l’énergie ont été amputées de 77%

Milei a qualifié cet ajustement budgétaire d' »inédit dans l’histoire de l’humanité » par son ampleur et sa rapidité.

Une dévaluation massive du peso

Pour favoriser les exportations et tenter de stabiliser l’économie, Milei a procédé à une dévaluation de plus de 50% du peso argentin. Cette mesure, bien qu’attendue par de nombreux économistes, a eu des conséquences importantes sur le pouvoir d’achat des Argentins.

Des résultats économiques encourageants mais fragiles

Les premières données économiques montrent des signes d’amélioration, bien que la situation reste précaire.

Un bilan positif en matière de logement

La libéralisation du marché immobilier à Buenos Aires, initiée par le président Javier Milei fin 2023, a rapidement produit des résultats spectaculaires dans la capitale argentine. Selon les données de la Chambre immobilière argentine, l’offre de logements locatifs a explosé, augmentant de 170% en seulement quatre mois

Le nombre d’appartements disponibles à la location est passé de 6 600 fin 2023 à 19 000 en avril 2024. Cette augmentation massive de l’offre a eu un impact positif sur les prix, qui se sont stabilisés voire ont légèrement baissé dans certaines zones. Les propriétaires, désormais libres de négocier les termes des contrats, sont plus enclins à mettre leurs biens sur le marché.  Cette nouvelle dynamique a permis de corriger le déséquilibre précédent, caractérisé par des prix exorbitants et un manque d’offre
Bien que les ajustements initiaux aient été difficiles, avec une hausse temporaire des loyers, la tendance s’est rapidement inversée, offrant aux locataires de meilleures opportunités et des prix plus abordables.

Une inflation en baisse, mais toujours élevée

L’un des principaux objectifs de Milei était de juguler l’hyperinflation qui rongeait l’économie argentine. Sur ce point, des progrès sont visibles :

  • En mai 2024, l’inflation sur un an était de 146%, contre 289% en avril
  • La tendance est à la décélération, même si le rythme reste lent

Cette baisse de l’inflation devrait bénéficier à certains secteurs comme l’immobilier, la construction et l’automobile.

Un excédent budgétaire historique

Pour la première fois depuis 2012, l’Argentine a enregistré un léger excédent budgétaire en janvier 2024. Cet objectif de « déficit zéro » était l’une des promesses phares de Milei.

Une récession persistante

Malgré ces signes positifs, l’économie argentine reste en récession. Le PIB a reculé de 5,3% au premier trimestre 2024. Certains secteurs, comme le textile, l’électronique et l’industrie lourde, peinent à redémarrer.

Un coût social élevé

Les réformes de Milei ont eu un impact significatif sur la population argentine, en particulier sur les couches les plus vulnérables.

Une pauvreté en hausse

Le taux de pauvreté a connu une augmentation importante, passant de 44,7% fin 2023 à 55,5% en 2024. Cette hausse est directement liée aux mesures d’austérité et à la baisse du pouvoir d’achat.

Un pouvoir d’achat en diminution

La dévaluation massive du peso argentin, de plus de 50%, a eu un impact immédiat et sévère sur le pouvoir d’achat des Argentins. Cette mesure, combinée à la suppression des subventions sur l’énergie, les transports et le gaz, a considérablement alourdi le budget des ménages.

  • Les prix des produits de base ont augmenté rapidement, rendant les achats quotidiens plus difficiles pour de nombreuses familles.
  • Les retraités sont particulièrement touchés, leurs pensions perdant rapidement de la valeur face à l’inflation galopante.
  • Le coût des services publics, auparavant subventionnés, a connu une hausse significative, pesant lourdement sur les budgets familiaux.

L’inflation, bien qu’en baisse par rapport aux pics précédents, reste très élevée à 146% sur un an en mai 2024, continuant d’éroder le pouvoir d’achat

Des tensions sociales croissantes

Face à cette détérioration rapide des conditions de vie, les mouvements de protestation se sont multipliés :

  • Une grève générale a été organisée début février 2024 pour rejeter le projet de loi de déréglementation, dit « loi omnibus »
  • Le 18 mars 2024, une importante manifestation pour « l’urgence alimentaire et contre l’austérité » a rassemblé des dizaines de milliers de personnes
  • Le 23 avril 2024, une manifestation massive a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes pour dénoncer la politique d’austérité et défendre l’université publique gratuite

La distribution d’aide alimentaire est devenue un sujet de controverse majeur. Le gouvernement a été accusé de retenir des stocks de nourriture destinés aux plus démunis, aggravant la situation déjà précaire de nombreux Argentins

Des défis politiques à relever

Malgré sa victoire électorale, Javier Milei fait face à des obstacles significatifs pour mettre en œuvre l’ensemble de son programme :

  • Son parti est minoritaire au Congrès, ce qui l’oblige à chercher des alliances pour faire passer ses réformes les plus ambitieuses.
  • Le projet de loi « Omnibus », qui prévoit des réformes fiscales, la privatisation d’entreprises publiques et une flexibilisation du droit du travail, a dû être réduit de 660 à 232 articles face à l’opposition.
  • La résistance sociale et politique à ses mesures d’austérité complique la mise en œuvre de son agenda économique.

Ces défis politiques, combinés à l’impact social de ses réformes, mettent à l’épreuve la capacité de Milei à maintenir le soutien populaire qui l’a porté au pouvoir et à réaliser ses promesses de transformation économique.

Le projet de loi « Omnibus »

Le président tente de faire adopter un vaste projet de loi, surnommé « Omnibus », qui prévoit notamment des réformes fiscales, la privatisation d’entreprises publiques et une flexibilisation du droit du travail. Après plusieurs modifications et revers, le texte a été réduit de 660 à 232 articles.

Perspectives et enjeux

Sept mois après le début de son mandat, les réformes économiques courageuses de Javier Milei commencent à poser les bases d’un redressement durable de l’Argentine. Son programme ambitieux de désendettement et d’assainissement des finances publiques, bien que demandant des efforts considérables, devrait permettre à terme de libérer le potentiel économique du pays et de tourner définitivement la page des politiques interventionnistes socialistes qui ont plombé l’économie pendant des années.

Les premiers signaux positifs sont déjà visibles sur certains indicateurs économiques clés. Ces résultats encourageants laissent entrevoir les bénéfices à long terme de cette « thérapie de choc » nécessaire pour corriger les déséquilibres structurels hérités des gouvernements précédents. La reconstruction d’une économie saine et stable prendra du temps, mais elle permettra de renouer avec une croissance durable.

L’Argentine peut notamment s’appuyer sur son secteur agricole dynamique, qui représente 23% du PIB et constitue un atout majeur pour générer les devises essentielles à la modernisation de l’économie. Ce secteur stratégique devrait jouer un rôle moteur dans le redressement du pays.

Le style direct du président Milei, qui a reçu un mandat clair des électeurs pour mettre en œuvre ces réformes structurelles, sont des atouts précieux pour mener à bien cette transformation en profondeur de l’économie argentine. Sa capacité à construire des alliances constructives autour de son projet de redressement sera déterminante pour le succès de ces réformes ambitieuses mais nécessaires.

Bien que les résultats prennent du temps à se matérialiser, la nouvelle orientation économique impulsée par Javier Milei trace la voie vers un avenir plus prospère pour l’Argentine. Les fondations d’une économie plus saine sont en train d’être posées, même si plusieurs années seront nécessaires pour récolter pleinement les fruits de ces réformes courageuses.

Sources :

 

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